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Titre de l’intervention

« Devenir gestionnaire enfin ? De la gestion des espèces exotiques envahissantes comme apprentissages… »

Résumé

Depuis des siè­cles, les besoins humains et leurs impacts néga­tifs sur les écosystèmes sont en cons­tante pro­gres­sion. Parmi les phé­no­mè­nes récents liés à leur très forte accé­lé­ra­tion figu­rent ce que l’on conti­nue d’appe­ler des inva­sions bio­lo­gi­ques. Si mau­vai­ses herbes et rava­geurs des cultu­res, sou­vent exo­ti­ques, étaient ori­gi­nel­le­ment autant d’enne­mis à com­bat­tre pour pro­té­ger les pro­duc­tions de nos agro­sys­tè­mes, cette lutte s’étend pro­gres­si­ve­ment à la plu­part des autres écosystèmes. En effet, dans des milieux non tour­nés vers une pro­duc­tion orga­ni­sée mais aux res­sour­ces diver­ses de plus en plus uti­li­sées, d’autres besoins humains crois­sants sont direc­te­ment confron­tés à des espè­ces qui, dans leurs modes de déve­lop­pe­ment, sont des com­pé­ti­teurs directs de ces besoins. La prise de cons­cience des limi­tes et des échecs des métho­des de lutte déjà mises en œuvre, comme l’évolution des repré­sen­ta­tions de la nature, amè­nent – ou devraient amener – à un chan­ge­ment com­plet de regard sur les actions à mener et sur le rôle que nous pou­vons ou devons jouer à l’avenir. Oublier la « lutte » (qui évoque « enne­mis » et « combat ») pour passer à la ges­tion, au sens d’admi­nis­tra­tion (donc ne rien faire dans cer­tains cas, dès lors que les dom­ma­ges induits par l’action peu­vent être plus impor­tants que l’inac­tion)… Passer de la recher­che d’une « vic­toire sur un adver­saire » à celle d’un « vivre avec » réflé­chi et ceci malgré la part d’empi­risme tou­jours impor­tante qui reste à mettre en œuvre dans cette ges­tion... Continuer d’appren­dre pour mieux com­pren­dre et agir dans les domai­nes larges et appa­rem­ment dis­joints que sont l’écologie de ces espè­ces, le fonc­tion­ne­ment des écosystèmes, les besoins de nos socié­tés et les rela­tions entre recher­che et ges­tion (mais aussi entre cher­cheurs et acteurs de la ges­tion) pour amé­lio­rer nos pra­ti­ques de ges­tion des espè­ces et des écosystèmes… Autant d’appren­tis­sa­ges mul­ti­ples et paral­lè­les à rendre plei­ne­ment co-exis­tants.